D'ORIGNY Pierre-Adam, seigneur de Dommartin, Histoire des anciens Egyptiens - Les obélisques d'Egypte et particulièrement sur ceux qui furent transportés à Rome: 1ère et 2e dissertations - 1752

3 books bound in one. Paris, 1752. First edition. In-8, 23 & 31 & 32 pages.

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DISSERTATIONS OU O N E X A M I N E quelques queftions appar- tenantes à l 'Hi f loi re des anciens Égyptiens.

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im3EMEkg noientde g r on les objets,' & de dë., corer leurs ulations de tout lemer veil. leuxqu'ils imaginoient. Le parfage u i fuit eft unepreuveconvaincantede cette exagération i l fairiliere aux Egyptiens & qu'Herodote raffe quelquefois irs bornesqu'un Hiflorien exaadevroit tou« jours retpe6er. Il dit avoir appris que , pendant le regnede Ménès , le premier des Rois Egyptiens, (h)cc toutcequi enEgypte n'eft » point la Thebaïde , étoit un Marais , n'exiftoit rien de tous les pays qui font aauellement au-detfus da Lac Mceris , & qu'en remontant de la Mer par le fleuve , l'efpace de fept jour- » nées , on navigeoit dans une efpéce 9>d'Etang. 3, Ainfi ils prétendent qu'il n'exifloit rienen Egypteau-dell'us du Lac Maris , & ils ajoutent cependant que tout ce qui n'efl point la Thebaïde , n'étoit qu'un Marais. I l n'y aqu'une feule façon d'en- tendrecepaffage ; tout ce qui n'eft point laThebaïde étoi t marécageux & non habité. C'ellnéanmoins ce difcours des tres , qui détermine Herodote à fe per- Lader & à nous dire, en exagerant en9 (b) 11cr. 3 , 3 ,

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teore fie ce qu'il avoir appris , que route fa Baffe-Egyptc n'éroit qu'un Golfe de la Méditerrarmée ; qu'elle fur par fucccilion de (uns formée d'un amas de vide , que le Ni l dépofoir dans res débordemcns enfin que toute la Batle. -Ègypte fut un don du Ni l . • Ce n'eft point pour diminuer l 'auto- rité de cette derniere opinion , * qu'on ltttribue ici à Herodote plutôt qu'aux Prêtres Egyptiens. (c) Soit à &frein de s'en M. Fréret avoit Id en 17.42. à l'Académie des Infcriptions , un Mémoire , oû i l démontre principalement que le Sol de l'Égypte n'a point été élevé par les couches de vafe qu'on prétend que le N i l y dépofe. On y reconnaît un célé- bre Académicien , qui joignoit aux connoi ihn- ces approfondies de l'Hifloire , de la Géogra- phie , & de la Chronologie , toute la fagacité du Phvficien , qui- f iai t , en combinant les opé- rations de l a Nature , en découvrir l a mécha- nique. Ce t t e Diffettation f u r l e quatrième Chapitré du fecond livre d'Herodote , étoit f a i - te avant que l e Mémoire dé M . Fréret f r î t publié. On f e borne à y faire voir que l 'opi - nion d'Herodote , qu i prétend que la Baffe- Egypte e f t un d o n du N i l , eft entiérement détruire par la fui te de fon Hi t toi re , & par les traits hiftoriques qu' i l rapporte d'après les Prêtres Egypr iens. ( c) Flet, C . 95e. 12.3. 147. L . 3, ,. &c. A iij

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fept journées; ! ' e n tcmite cette de Partie de l'E& gypre tend avoir été un Golfe de l a_ , 0 e pt Après cette Defcriprion ' pn on ;y:cf:nier_ d'Herodote , ne peur paroître qu un Pa. radote. Ma i s cette même De f e r i o rend très-vraifernblable ce u e les P ptiJ. tres di foient de la Baff E qe- y p Province environnée de touteste. C de Terrains plus elévés , fe termi parts ette neà la Mer; elle d i coupée par u n Fleuve dont les débordernens reguliers durent , avec une furprenante abondance d'eau , l'efpace de trois à quatre mois , en forte qu'elle de. voit naturellemenr , pendant une grande partie de l'année , rcffembler à un Ma. rais. Te l a dn 'être l'état de la Baffe,Egy pte , lor fque Ménès & les premiers Egy. tiens fe fixérent dans la Haute. La Na- non n e pouvo i r alors etre affez nom. breure , pour que la feule Thebaïde ne leur fuffit pas ; en forte qu'ils ne coin- voient n i n'habitoient point l a Baffe. 1-..gypre. C'eft-là , comme i l a déja été remarqué, ce qu'ilerodore devoir con• chue du difcours dcs Prêtres, lorfqu'au contraire i l jugea qu'il n'exiftoit rien de tout cc qu i cil: au-dell-us de l'Etang de ecoili'

9 MoMisjvurogyi:1,1aThebaïde. Que ce difcours des Prêtres ai t n'on> v l geu r o r d i n a i r e a u r o i t pointas 'eneronner ,• mais Herodote ne peut éviter le reproche de n ' en avo i r point fenri toute l'exagération , & moins encore de l'avoir trouvé ftiffifant p o u r l'autorifer à parler de ce Pays mareca- geux ', de cePays plus aquatique que la Thébaïde comme d'un Golfe de l a Mé - diterranée. S'il n'avoir point eu autant de goût pour le merveilleux , i l eût remarqué que lesPrêtres reconnoiffoient que tour l e Terrain de la Baffe-Egypte exilloit pen- dant le Regne de Ménès. ( i ) cc En reinon- » rant , difoient-ils, de la Mer par le » Ni l l'efoacep de fept journées, on na - » vigeoit dans une efpéce d'Erang. Comment auroient.ils pu compter f ep t journées de navigation par le N i l , de - puis la Me r jufqu'à la Thébaïde , f i l e Fleuve n'eût pas coulé dans un Te r r a i n oie il avoir un lit & des bords fixes. Ce Terrain de fept journées que par- courroir le Ni l , étoir alors ce qui com- prend encore aujourd'hui toute la Baf e - Egypte. I l efl donc bien certain que les Prêtres ne prétendoient pas di re à l i e - (i.) Her. L. I . . C. 4., A y

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r7 été inutile de l'examinerions,robiP lns a;) fond, n'eût°nIe fi aprèsles premiees de nouveau tiré de fautres contequen- cesde ce Paffage d'Herodote; pour lui (tonner plus de force , on l'appuie d e l'autorité d'Homere , qui néanmoins ne paroît nulle part , avoir crû que la Baffe- Egypte fût un don du Ni l Cette ima- gination conçu par Herodote , eft bien. moins ancienne qu'Homere , qu i n'eût point négligé d'orner fun Poème d ' un , fi furprenant evenement , s'il en eût eû connoitfance ; (u) il dl vrai qu'il fait dire àMénélas que rifle de Phare eft éloi- gnéede l'une des deux emb Juchures du Nil, (x) d'autantdechemin qu'unVaifreau, avec un vent favorable , peut en faire enun jour ; i l eft encore vrai que plu- lieurs des Anciens avoient regardé ce Pafage, comparé avec celui d'Herodote, commeune preuve de l'accroifrernent da Continent de PE: Mais peut - on ccs quatre en inférer que dans Siécles ' entre --1-Totriere & lui , l'Egypte, les terres de l'Ee- qui ont pré- c é d é , y ) teins qui s'el-1 écoul ' ( a ) Hom. odic E. 4. ( x ) Str. L . / , , (Y) Hel'. L, 1 , : . 136; • C. 534 rerPaHceeroldote

les bords de 1.16 fur confiruire Pelufe & la VilleadeMBeorc,hil.ersouilB'eesq nit devroient 2.:.futrrerieamplacement de Canope uellement dans les ' ' res à plus de huit . cependant elles en font toujours laflitr„,r. l e ; journées de m au qu'il les y a vû. P es En fuppofant même pour un moment i ces teins immenfes ,donc parloient les Egyptiens , & que cet accroiffement de fept journées de chemin à la Baffe-Egy. pte , eût été l'effet du débordement -di - Ni l , pendant di x mille ans , cette mê- m e t p a r t i e de l'Egypte devroir , dansl'ef- pue de deux mille ans qui fe 'font écou- lés , depuis l e Siécle d'Herodote , avoir été allongée par les mêmes débordemens, d'environ une journée & demie de che- min , ce qui fûrement n'eft point arri- vé : El l e a encore les bornes qu'Hero- dote d i t lui avoir vû , & que les Géo- graphes qui ont écrit depuis & eu dif- féfens Siécles , l u i ont reconnu. Il e f t donc bien confiant , foit en adoptant l a fabuleure Chronologie des Egyptiens , ou en fe reglant fur les rems certains & connus , qu'on ne peur ap- ercevoir aucune apparence d'augmenta- tion e Cette non dans 1,es terres de l'Egypt . . , , & il eut queflionavoicCréjaété ;t'ecce,

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Ir 11- *el àCseitààfttfeeettelà D I S S E R T A T I O N SurlesObélifquesd'Egypte particuliere. ment fur ceux qui furent tranfporte's à Rome. L E s vûes différentes , prefque toujours entiérement oppofées , qu'ont fui - viesdans le'ur conduite les premieres Na- tions qui fe font formées, ,nepeuvent dé- pendre que des différentes firuations où chacune de cesnations s'eft trouvée dans fon origine. Onen voit uneefpecede démonftratioa dansla comparaifon que nous allons faire del'état despremiersEgyptiensavec celui despremiers Romains : ElV;; vient affez naturellementà l'occafion des Obélifques d'Egypte , fur lefquels nousnous Pommes propofé de faire quelques obfervations.

LesEgyptiens fixésdansunPays fortifié par la nature, y furent rarement troublés; ils y jouiffoient de toutes les efpéces de biens , .8c avecabondance ; de forte que , fansaucun motif deporter envieà leurs voifins , ils devinrent lespluspacifiques le tousleshommes , & les plus attachésà ta patrie. N'ayant rien à craindre ni à défi- A

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